Emmanuel Roblès est né à Oran, le 4 mai 1914, dans une famille d’origine espagnole. Après une scolarité dans sa ville natale, il enseigne durant l’entre-deux-guerres  dans la région ; il contribue également à la page littéraire d’Oran républicain et voyage en Espagne, au Maroc, en France. Il gagne ensuite Alger où il suit une licence d’espagnol à la faculté des lettres d’Alger, fréquente les milieux littéraires algérois, publie son premier roman.
Mobilisé en 1939-1940, il est affecté comme interprète d’espagnol auprès d’un état-major, puis envoyé sur le terrain d’aviation du Constantinois. Démobilisé en août 1940, il revient à l’enseignement dans l’Oranais, où il s’installe avec son épouse et recommence à écrire. Remobilisé en 1943 dans l’Armée de l’air, il est d’abord affecté comme traducteur dans un service d’écoute allié. En mars 1943, il est nommé correspondant de guerre pour l’hebdomadaire officiel de l’aviation, Ailes de France. Il est envoyé en Corse, en Sardaigne, à Naples et participe à des missions de bombardements sur l’Italie du Nord. Après la libération de Paris, il est affecté au ministère de l’Air et envoyé en reportage en Grande-Bretagne et en Allemagne.
Après sa démobilisation, il regagne Alger avec sa femme et son jeune fils, collabore à radio-Algérie et entre au service de l’Education populaire pour organiser des bibliothèques rurales. Il connaît une série de succès littéraires, aussi bien au théâtre que pour ses romans. Après la mort de son fils, il quitte Alger pour Paris, où il poursuit l’oeuvre littéraire qui lui vaut son entrée à l’Académie Goncourt en 1973.