Ancien combattant de la Grande Guerre, Henri Manhès, alias Frédéric, entame une carrière dans l'édition (Hachette et Tallandier) puis dans l'industrie alimentaire avant de rejoindre l'Armée de l'air. En 1936, il entre au cabinet civil de Pierre Cot alors ministre de l'Air du Front populaire et obtient le commandement d'une unité à Villacoublay puis à Saint-Cyr, à la veille de la déclaration de guerre, en 1939. Il se porte volontaire pour plusieurs missions de récupération sur le front et assure, dans des conditions difficiles, le repli de la base aérienne de Saint-Cyr en juin 1940. Démobilisé en août 1940, il se rapproche de Jean Moulin et entre rapidement en résistance dans le réseau "Ceux de la Libération" en région parisienne. Adjoint de Jean Moulin en Zone nord, il participe au recrutement des hommes, au choix des terrains d'atterrissage et aux opérations de propagande anti-vichyste puis durant l'année 1942 à l'unification des réseaux de résistance. Arrêté le 14 février 1942, il est interrogé à de nombreuses reprises par la police allemande et finalement déporté le 24 janvier 1944. Fondateur du Comité des Intérêts français avec Marcel Paul durant sa déportation, il continue après guerre ses activités militantes en fondant la FNDIRP. Chef de cabinet de Marcel Paul, alors ministre de la Production industrielle. Commandeur de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945, il décède à Nice en 1959.