Jean Noir est le pseudonyme de Jean Cassou. Diplômé en langue espagnole à la faculté des Lettres de Paris, Cassou traduit de nombreux auteurs ibériques. Dans les années 1930, il rejoint le parti communiste, milite contre le fascisme et, de 1936 à 1939, est le rédacteur en chef de la revue « Europe ». En parallèle, il est appelé auprès de Jean Zay dans le gouvernement Blum et soutient les intellectuels français durant la guerre d’Espagne. Mobilisé en 1939, il prend en charge la direction des Musées nationaux et la sauvegarde des oeuvres d’art. En juin 1940, il est nommé conservateur en chef du Musée du Luxembourg mais est rapidement révoqué par le gouvernement de Vichy. Membre du réseau du « Musée de l’homme » à la fin de l'année 1940, Cassou rejoint bientôt Toulouse et le réseau « Bertaux ». Il est arrêté en décembre 1941. Après sa libération, il retourne dans la clandestinité au sein des Mouvements Unifiés de la Résistance (MUR) de la région sud-ouest. Il est grièvement blessé lors de la libération de Toulouse le 19 août 1944. Après la guerre, Jean Cassou devient le conservateur en chef du Musée d’art moderne et le président du Comité national des écrivains. S’écartant peu à peu du parti communiste, il dénonce par la suite le totalitarisme soviétique, critique la Ve République et s’élève contre la torture en Algérie. Dans les années 1960, il achève sa carrière en enseignant la sociologie de l’art à l’Ecole pratique des hautes études.