Fils d'un journaliste républicain d'origine juive et d'une institutrice protestante, Jean Zay manifeste très tôt des dons exceptionnels pour les lettres et la politique. Jeune avocat franc-maçon, il est élu député radical-socialiste du Loiret en 1932 (il n'a pas 28 ans). Quatre ans plus tard, il devient ministre de l'Education nationale et des Beaux-Arts dans le gouvernement de Front populaire dirigé par Léon Blum. Ministre inventif et immensément travailleur (on lui doit notamment l'allongement de la scolarité obligatoire de 13 à 14 ans), il conserve son portefeuille jusqu'à sa démission en septembre 1939 : il demande alors à être mobilisé. Bien qu'il ait obtenu de ses supérieurs l'autorisation de se rendre à Bordeaux puis pris place à bord du Massilia avec d'autres parlementaires désireux de continuer la lutte, l'ancien ministre, honni par l'extrême droite et une bonne partie de la droite française, est arrêté en août 1940 à Rabat pour "abandon de poste" et "désertion". Seule cette dernière charge est retenue par la justice militaire. Au terme d'un procès inique, Jean Zay est condamné à la "déportation" et à la dégradation par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand le 4 octobre 1940. Les circonstances ne permettent pas de le déporter en Guyane, et il est détenu à la maison d'arrêt de Riom jusqu'en juin 1944. Le 20 juin, il est abattu par la Milice. Son corps ne sera identifié que quatre ans plus tard. Réhabilité, Jean Zay est aujourd'hui considéré comme l'une des figures les plus importantes de la gauche française du XXe siècle. En février 2014, le président de la République a annoncé sa panthéonisation.