Conseiller général (1934) puis député conservateur (1936) du Nord, Henri Becquart est à l'origine des accusations de désertion portées contre Roger Salengro (accusations infondées qui ont donné lieu à une violente campagne de presse de l'extrême droite, jusqu'au suicide du ministre socialiste). Inscrit au groupe de la Fédération républicaine, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940 mais se détache rapidement de la "Révolution nationale". Le 24 octobre 1940, alors que Pétain rencontre Hitler à Montoire, il adresse au chef de l'Etat le télégramme suivant : "Ne déshonorez pas la France. Victoire britannique probable. Ne signez rien qui l'entrave. Résistez. Tout peut encore être sauvé. Respects." A la fin d'août 1941, ce "remuant personnage" (d'après l'historien Olivier Wieviorka) est expulsé de Vichy. C'est de son "exil partiel" à Châteauroux qu'il commence l'écriture de son ouvrage Au temps du silence, récit au scalpel de la prise du pouvoir par le maréchal Pétain et Pierre Laval en juin-juillet 1940, qui paraît en 1945. Malgré son engagement dans la résistance, Henri Becquart ne parvient pas redevenir député en 1945 et abandonne bientôt la vie publique.