Issue d’une famille d’intellectuels catholiques, Germaine Tillion se consacre à l’ethnologie après ses études secondaires. Durant six années, de 1934 à 1940, elle étudie les tribus berbères Chaouiyas de l’Aurès algérien. Animée d’un profond patriotisme, elle revient en France en juin 1940 et entre progressivement en résistance, se rapprochant notamment du groupe du Musée de l’Homme, sévèrement touché par un coup de filet au printemps 1941. Elle poursuit néanmoins son action mais le 13 août 1942, alors qu’elle mettait sur pied l’évasion de Pierre de Vomécourt, elle est arrêtée. Déportée à Ravensbrück comme détenue Nacht und Nebel en octobre 1943, elle perd sa mère,  tuée dans une chambre à gaz, et n’a de cesse, dès lors, de comprendre les rouages du camp. Le 23 avril 1945, elle est libérée par la Croix-Rouge suédoise, et commence alors un important travail de recherche sur la déportation. En 1954, Germaine Tillion revient sur les terres algériennes où elle lutte d’abord contre la misère et dénonce plus tard les exactions et les tortures de la guerre. Auteure de nombreux ouvrages sur l’Algérie et le système concentrationnaire, elle décède, centenaire, en 2008.