Industriel proche des milieux d'extrême droite et catholiques sociaux dans les années 1930, Pierre Nicolle est secrétaire général du Comité de salut économique, qui prône une organisation corporative des professions et de l'économie. Au début de l'année 1934, au moment des manifestations parlementaires, il prend divers contacts, dans les milieux politiques et patronaux, en vue d'une révolution conservatrice. Dirigeant de la Confédération générale du patronat français (CGPF), où il représente les petites et moyennes entreprises, délégué de la Fédération des associations régionales (FAR), l'une des branches de la CGPF, il rejoint Vichy dès le début de juillet 1940, désireux de jouer un rôle dans le nouveau régime. Installé à l'Hôtel des ambassadeurs dans la capitale de l'Etat français, il multiplie les contacts et les rapports, joue les utilités, donne des conseils pour la propagande en direction du petit patronat et soutient avec ferveur la cause de Pierre Laval. Le journal qu'il tient de 1940 à 1944 (Cinquante mois d'armistice, André Bonne, 1947) est considéré par les historiens comme l'un des témoignages les plus importants sur le régime de Vichy.