Né à Perpignan, le journaliste Pierre Maillaud, dit Pierre Bourdan, est sous-directeur de l’agence Havas à Londres lors de la défaite de 1940. Son frère Robert est tué au combat le 10 juin. Lui-même entend l’appel du 18 juin et rencontre le général de Gaulle dès le lendemain. A sa demande, il crée aussitôt l’Agence française indépendante. Il parle au micro de la BBC dès juillet 1940. A partir du 6 septembre, il anime avec Jacques Duchesne et Jean Oberlé la célèbre émission "Les Français parlent aux Français". Chargé d’une mission par les gaullistes en Afrique du Nord après l’opération "Torch", il devait rencontrer l’amiral Darlan le 24 décembre, mais celui-ci est abattu le jour même par Fernand Bonnier de la Chapelle. Le 1er août 1944, Pierre Bourdan regagne la France comme correspondant de guerre auprès de la 2e DB. Capturé par les Allemands près de Rennes quelques jours plus tard, il parvient à s'évader en sautant du train de prisonniers près de Saumur. Caché par des habitants, il écoute pour la première fois Radio Londres depuis la France encore occupée. Ayant regagné les lignes alliées, il entre dans Paris libérée avec la division Leclerc, assiste à ses combats en Champagne et en Lorraine, puis témoigne de la campagne d’Alsace.

A la Libération, Pierre Bourdan collabore au Figaro et à Bref. Député UDSR de 1945 à 1948, il représente la Creuse à la première Assemblée nationale constituante, puis la Seine dans la deuxième et à l’Assemblée nationale. Il est ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres, chargé des services de l'information dans le gouvernement Ramadier, du 22 janvier au 22 octobre 1947. A ce titre, il patronne la création du festival d'Avignon par Jean Vilar et institue l'aide à la première pièce en faveur des auteurs dramatiques. Il fait aussi lever définitivement la censure sur la presse. Il meurt en mer au large du Lavandou, lors d'une sortie en voilier. Il est jugé digne d’obsèques nationales. L’association des Amis de Pierre Bourdan, constituée aussitôt, est présidée jusqu’en 1981 par François Mitterrand, son collègue au gouvernement Ramadier, puis par Maurice Schumann jusqu’au décès de ce dernier en 1998.