Né dans une famille catholique et conservatrice de Jarnac (Charente), François Mitterrand vit une jeunesse marquée par des convictions politiques de droite, voire d'extrême-droite. Capturé en juin 1940, il rejoint la France à sa troisième tentative d'évasion, le 15 décembre 1941. Il travaille quelques mois à Vichy en 1942, essentiellement au Commissariat général aux Prisonniers de Guerre. Il reçoit la Francisque, mais démissionne en janvier 1943 lorsque Maurice Pinot est remplacé comme commissaire par le collaborationniste André Masson. Il fonde avec Pinot le Rassemblement National des Prisonniers de Guerre, qui fusionne le 12 mars 1944 avec un mouvement gaulliste et un mouvement communiste pour former le MNPGD (Mouvement National des Prisonniers de Guerre et Déportés). En novembre 1943, ce vichysto-résistant rencontre aussi bien de Gaulle que Giraud à Alger. A la libération de Paris, il assure l'interim avant l'arrivée d'Henry Frenay, ministre des Prisonniers, Déportés et Réfugiés.
Député UDSR de la Nièvre après 1946, plus jeune ministre de la IVe République, maire de Château-Chinon en 1959, François Mitterrand s'oppose à la création de la Ve République. Il en devient néanmoins le quatrième président, le 10 mai 1981, dix ans après avoir fondé le Parti socialiste au congrès d'Epinay. Réélu en 1988, il est, avec quatorze ans de présence à l'Elysée, le président de la République à la plus grande longévité que la France ait connu. La fin de sa présidence est marquée par le réveil de la polémique autour de son passé pendant l'Occupation. Il meurt d'un cancer le 8 janvier 1996.