Né à Vannes en 1904 dans un milieu catholique et nationaliste, Gilbert Renault est un proche de l’Action française et participe aux émeutes du 6 février 1934. Il exerce différents métiers avant la guerre, notamment dans le domaine du cinéma, avant que ce père de famille nombreuse ne décide, le 18 juin 1940, de rejoindre l’Angleterre. Le Bureau Central de Renseignement et d’Action de la France libre et l’IS britannique le chargent conjointement de créer un réseau de renseignement : la Confrérie Notre-Dame. Il remplit avec succès cette mission, et contribue ensuite à l’organisation militaire de toute la zone nord pour le compte du BCRA, auprès duquel il se rend indispensable. Son réseau connaît une première vague d’arrestations en mai-juin 1942, puis une seconde à la fin de 1943. Parallèlement, il prend des initiatives qui le mettent en porte-à-faux avec son service – notamment le rapprochement avec la Résistance communiste – qui fait de Pierre Brossolette son nouvel homme de confiance. Une nouvelle mission en France lui est refusée à la fin de 1943 ; il ne rentre en France qu’en juillet 1944, comme officier de liaison auprès de la 21e armée américaine. Après la guerre, il s'engage d'abord au sein du RPF, avant de rompre progressivement avec de Gaulle. Dénonçant une épuration qu’il juge excessive, il se rapproche peu à peu du Maréchal Pétain et joue un rôle de premier plan pour sa libération en 1950, puis par la suite, sa réhabilitation. Il défend du reste Charles Maurras et Paul Touvier et plaide en faveur de l'Algérie Française, restant très proche des milieux royalistes.