Augusto Mione est le quatrième enfant d'une famille d'agriculteurs italiens et travaille à la ferme de ses parents. Incorporé en janvier 1917 dans le 47e régiment d’artillerie de montagne, il monte en grade et devient sous-lieutenant. Promu lieutenant en 1919, il est démobilisé en décembre 1920. Militant antifasciste, Mione quitte l'Italie pour la France et s'installe avec son frère dans le Nord. Maçon, il suit les cours du soir et obtient un diplôme d'ingénieur. En 1931, il part dans le sud de la France, près de Toulouse, où il crée avec ses quatre frères une entreprise du bâtiment. En 1936, tout en continuant son activité politique, notamment auprès de la ligue italienne des Droits de l'Homme, il fonde une nouvelle entreprise, la Construction Moderne Française (CMF). Arrêté par la police française en novembre 1940, il est interné en Allemagne puis en Italie jusqu'à l'été 1943 où il rejoint les maquisards italiens. Il revient clandestinement en France en 1944. Après la guerre, la CMF devient non seulement une des plus importantes entreprises françaises du bâtiment, à qui est confiée de nombreux programmes de reconstruction ("La cité radieuse" à Marseille), mais aussi un modèle social. Organisée en coopérative ouvrière, elle offre de nombreuses aides : mutuelle, caisse de retraite, jardin d'enfants, centre médico-social, etc. En 1957, il établit le siège social de l'entreprise dans le château et le domaine de Chamarande (Essonne) qu'il réhabilite entièrement et où il est élu maire en 1965 puis en 1971. A cette époque, il cède son entreprise, alors en déclin.